samedi, avril 27, 2024
 

Diabète: un rôle croissant pour le pharmacien

En Suisse, près de 500 000 personnes sont atteintes de diabète, dont 40 000 environ d’un diabète de type 1. Le surpoids et la sédentarité sont des facteurs de risque connus du diabète de type 2, ce qui explique la prévalence croissante de cette pathologie. Dans ce contexte, le pharmacien joue un rôle crucial en termes de prévention et d’accompagnement des malades.

La dernière Enquête suisse sur la santé (2017) rapportait qu’environ 5% de la population présentait un diabète. Actuellement, cette proportion se situe plutôt autour de 6 à 7%. On estime qu’on grand nombre de personnes seraient diabétiques sans même le savoir – d’autant plus que le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué tardivement. C’est pourquoi le rôle des pharmaciens ne se résume plus, aujourd’hui, à la simple délivrance d’antidiabétiques: les tests de glycémie et les conseils hygiéno-diététiques sont plus que jamais de rigueur pour prévenir l’apparition et freiner l’évolution de la maladie.

Quatre sous-types de diabète de type 2

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui provoque la destruction des cellules bêta du pancréas; elle apparaît généralement dès l’enfance, mais peut dans de rares cas se déclarer plus tardivement (on parle alors de «diabète auto-immun de l’adulte»). Le diabète de type 2, caractérisé par une résistance à l’insuline, peut survenir à tout âge. À savoir que des recherches récentes [1], menées par une équipe suédoise, ont toutefois mis en évidence plusieurs sous-types de diabète de type 2: l’un est lié à un déficit en insuline, un autre est lié à une insulinorésistance, un troisième est associé à l’obésité, tandis que le quatrième sous-type est lié au vieillissement. La distinction de ces sous-groupes permet une meilleure prise en charge des malades. Le diabète gestationnel survient quant à lui dans environ 10 à 15% des grossesses et fait partie des complications les plus fréquentes.

L’augmentation du nombre de cas concerne surtout le diabète de type 2, causé essentiellement par un mode de vie trop sédentaire et une alimentation trop riche en sucres ajoutés, en graisses et en sel. Cette forme de diabète évolue malheureusement en silence et ce, pendant plusieurs années; elle est le plus souvent découverte par hasard à l’occasion d’une analyse de sang.

De lourdes conséquences sur tout l’organisme

Le diabète est un facteur de risque bien connu des maladies cardiovasculaires. Lorsqu’il est associé à d’autres facteurs tels que l’hypertension artérielle, le tabagisme et l’excès de cholestérol, le risque est encore plus grand. Sans soins et traitements appropriés, la maladie peut affecter plusieurs organes; la rétinopathie et la néphropathie diabétiques font partie des complications les plus graves. Toutes deux sont provoquées par l’élévation de la glycémie, qui fragilise les petits vaisseaux sanguins et altère leur fonctionnement.

Rappelons également que 10% des diabétiques courent un risque d’amputation: de par la perte de sensibilité des nerfs de contact, les malades ne perçoivent plus les petites plaies et blessures qui surviennent au niveau des pieds, qui peuvent dès lors évoluer vers une grave infection. Le diabète gestationnel entraîne une taille et un poids importants du bébé; ce dernier a par ailleurs davantage de risque de souffrir de diabète plus tard dans la vie.

Un tiers des diabétiques ignorent leur état!

Non seulement le nombre de personnes diabétiques ne cesse d’augmenter, mais on estime qu’un diabétique sur trois ignore son état. En 2017, seuls 51% de la population déclaraient avoir fait contrôler leur taux de glucose dans le sang au cours des 12 derniers mois! Autrefois considéré comme une maladie exclusivement liée au vieillissement, le diabète de type 2 touche de plus en plus les jeunes individus. La prévention joue donc un rôle important. Vous pouvez ainsi commencer par proposer à vos clients – en particulier aux personnes en surpoids, ou celles ayant déclaré des antécédents familiaux, qui sont les plus à risque – d’effectuer régulièrement des contrôles de leur glycémie, notamment au sein de votre officine si vous avez mis en place le service DiabetoTest®.

Profitez-en pour leur énumérer les quelques signes qui sont susceptibles de révéler la maladie: une soif et un besoin d’uriner plus fréquents, une perte de poids malgré une augmentation de l’appétit, ainsi qu’une fatigue inexpliquée.

Mettre en avant les outils d’autocontrôle

En présence d’un diagnostic avéré, l’autosurveillance de la glycémie reste essentielle: s’ils ne sont pas déjà équipés, conseillez aux malades d’acquérir un glucomètre et des bandelettes réactives pour un autocontrôle régulier. Soulignez que cet autocontrôle leur permettra de mieux connaître l’influence de certains aliments et de certaines activités sur leur taux de sucre. Soulignez au passage que la fréquence des mesures diffère d’une personne à l’autre – nombreux sont les patients à multiplier inutilement les contrôles par crainte d’une hypoglycémie. En général, trois à quatre mesures au cours d’une même journée, réalisées avant les repas et avant le coucher – à répéter une à deux fois par semaine – suffisent. Rappelons que selon le type de diabète, le risque d’hypoglycémie associé et le type de traitement (insulinothérapie ou non), cette fréquence peut varier.

Évoquez également avec vos clients la possibilité d’effectuer au sein de votre officine – via le DiabetoTest® – le dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), qui permet d’évaluer l’état glycémique sur une longue période (jusqu’à trois mois). L’HbA1c est aujourd’hui considéré comme le meilleur paramètre de prédiction des complications du diabète. Pour rappel, un diabète est considéré comme équilibré si le taux d’HbA1c est inférieur ou égal à 7%; au-delà, le risque de développer des complications augmente.

Quels conseils apporter à vos clients?

Si vos clients diabétiques sont fumeurs, il est vivement conseillé de les orienter par la même occasion vers des substituts nicotiniques ou tout autre forme d’aide pour arrêter le tabac. Comme vous le savez, le traitement du diabète de type 2 consiste à adopter une alimentation équilibrée, à avoir une activité physique régulière et, si nécessaire, à perdre du poids. N’hésitez pas à rappeler à vos clients que l’on consomme souvent plus de sucre que nécessaire – notamment sous forme de sucres cachés, qui se trouvent aujourd’hui dans la plupart des aliments ultra transformés. Il peut par ailleurs se révéler utile de leur fournir une liste d’aliments à faible index glycémique. Enfin, vous pouvez également leur proposer des compléments alimentaires à base de plantes, spécifiquement formulés pour abaisser et contrôler le taux de glucose dans le sang. Des antidiabétiques oraux peuvent être prescrits si ces mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas à contrôler efficacement la glycémie. Le diabète de type 1 nécessite quant à lui des injections d’insuline régulières, tout au long de la vie. Dans les deux cas, n’oubliez pas que votre clientèle a sans doute besoin d’être rassurée quant à la disponibilité de ces traitements, alors que la pénurie de médicaments tend actuellement à s’aggraver…

Si vous souhaitez en savoir plus sur le diabète et sur le rôle clé des pharmacies dans la lutte contre cette maladie, ne manquez pas le prochain numéro de Vita-OTC entièrement consacré à ce sujet.

[1] Ahlqvist et al., The Lancet Diabetes & Endocrinology (2018)

La Rédaction – Vita OTChttps://www.vita-otc.ch

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